Accueil Actualités Conseil ministériel : De la vision à l’action, la Cité de la culture se réinvente

Conseil ministériel : De la vision à l’action, la Cité de la culture se réinvente

Au-delà des réformes structurelles, ce projet ambitionne également de transformer la Cité de la culture en un véritable espace de vie et d’interaction. Il ne s’agit plus seulement d’un lieu qui accueille ponctuellement des spectacles et des expositions, mais d’un pôle vibrant où culture, loisirs et convivialité se conjuguent au quotidien. Théâtres, galeries, librairies, cafés et restaurants doivent ainsi cohabiter harmonieusement, attirant un public varié et diversifié, au-delà des seuls passionnés d’art.

Le Chef du gouvernement, Kamel Maddouri, a présidé, mercredi 29 janvier, un Conseil ministériel restreint consacré à l’examen du projet de restructuration de la Cité de la culture. Cette initiative vise à optimiser son rendement, garantir une gestion efficace de ses res- sources et en faire un véritable moteur du dynamisme culturel national.

S’inscrivant dans la vision présidentielle visant à accroître l’efficacité des établissements publics et à donner un souffle nouveau aux institutions culturelles, ce projet va bien au-delà d’une simple réorganisation administrative. Il s’agit véritablement d’une refonte globale intégrant une approche durable et novatrice, qui dépasse la simple juxta-position d’événements et d’expositions épisodiques. L’ambition est de doter la Cité de la culture d’une identité forte, capable de rayonner tant sur le plan national qu’international, en faisant un véritable pôle d’excellence et un lieu de convergence pour les artistes, les créateurs et les intellectuels.

À cette occasion, le Chef du gouvernement a rappelé l’importance fondamentale de la culture en Tunisie, non seulement en tant que droit constitutionnel, mais aussi en tant que secteur stratégique et élément essentiel du pro- jet national. Il a insisté sur le fait que l’attention particu- lière accordée à la culture découle d’un engagement profond à bâtir une culture nationale enracinée dans l’histoire du pays, tout en étant résolument tournée vers l’avenir. Cette démarche s’inscrit dans la continuité de la vision du Président de la République, Kaïs Saïed, qui considère la culture comme un levier de souveraineté et un vecteur central du processus de libération nationale.

Un projet ambitieux pour une culture vivante

Ainsi, la nouvelle restructuration devra impérative- ment reposer sur une vision innovante, articulée autour d’un projet culturel global et durable. Ce nouveau modèle de gouvernance devra garantir une meilleure synergie entre les institutions publiques, le secteur privé et la société civile, afin d’assurer la pérennité et le rayonnement de cette institution emblématique.

La restructuration de la Cité de la culture repose, en outre, sur plusieurs axes fondamentaux. D’abord, une refonte des structures et attributions de l’établissement, afin de mettre fin aux chevauchements administratifs paralysants et de favoriser une gestion plus efficiente.

Un comité technique a été mis en place pour superviser la concrétisation de ces mesures. Il sera chargé d’élaborer un plan d’exécution précis, garantissant la mise en œuvre effective des réformes. De ce fait, une refonte du cadre législatif est prévue, notamment en matière de régulation des activités culturelles et créatives, afin d’adapter la poli- tique culturelle nationale aux évolutions contemporaines.

Assurer une viabilité financière durable

Parmi les mesures phares adoptées lors du Conseil ministériel, on note la nécessité d’exploiter de manière optimale les différents espaces culturels de la Cité afin d’en maximiser le potentiel. Le ministère des Affaires culturelles a également été chargé de diversifier la production culturelle et de promouvoir un contenu artistique de qualité, à même d’affiner le goût du public. Une attention particulière sera accordée à la tour de la Cité de la culture, dont l’exploitation optimale sera étudiée en coordination avec le ministère de l’Équipement et de l’Habitat. Enfin, une stratégie de communication sera mise en place pour mieux positionner la Cité en tant que pôle incontournable du paysage culturel national.

L’un des défis majeurs de cette restructuration concerne la diversification des sources de financement. Il ne s’agit plus de dépendre uniquement des subventions publiques, mais d’explorer des mécanismes innovants pour assurer l’autonomie financière de la Cité. Parmi les pistes envisagées, l’implication accrue du secteur privé à travers des partenariats stratégiques, la mise en place de mécénats et de financements participatifs, ainsi que la commercialisa- tion de certains services et espaces. De plus, le développement d’événements culturels attractifs, généra- teurs de revenus, permettra d’assurer une meilleure rentabilité. L’objectif étant de faire de la culture un véri- table moteur économique, tout en garantissant un accès inclusif et démocratisé à la création artistique.

La culture, un enjeu national et un droit pour tous

Au-delà des réformes structurelles, ce projet ambitionne également de transformer la Cité de la culture en un véri- table espace de vie et d’interaction. Il ne s’agit plus seulement d’un lieu qui accueille ponctuellement des spectacles et des expositions, mais d’un pôle vibrant où culture, loisirs et convivialité se conjuguent au quotidien. Théâtres, galeries, librairies, cafés et restaurants doivent ainsi cohabiter harmonieusement, attirant un public varié et diversifié, au-delà des seuls passionnés d’art. Au cœur de la capitale, cette Cité s’élève fièrement vers le ciel et s’étend sur un site stratégique de 9 hectares. Cet acquis national ne peut plus être un simple écrin, mais doit devenir un cœur battant. Pour ce faire, il faut sortir de la dynamique saisonnière pour insuffler une énergie continue, faire de la culture un moteur de cohésion et d’innovation et réaffirmer son rôle dans la construction d’une société ouverte.

L’enjeu dépasse largement le cadre culturel. Il s’agit d’un projet de société, où la culture devient un levier pour la cohésion sociale et la lutte contre les différentes formes de marginalisation et d’extrémisme. C’est dans cette optique que le gouvernement entend inscrire cette restructuration dans une vision nationale cohérente, où la culture ne serait plus un domaine accessoire, mais un pilier fondamental du développement.

Un pays sans culture est un pays qui s’éteint

Avec cette réforme ambitieuse, la Tunisie veut renouer avec son rôle de pionnière en matière de politique culturelle et offrir à ses citoyens et à ses visiteurs un espace où création, innovation et partage deviennent les maîtres mots d’une culture enfin vivante et accessible à tous.

Les arts et la culture constituent, in fine, un secteur singulier et complexe, car ils doivent offrir un espace propice à l’épanouissement des artistes et des créateurs, dont les spécificités, les exigences et le mode de vie diffèrent de ceux du reste de la société. Pour soutenir ces acteurs essentiels, il est impératif de leur garantir une vie digne, un cadre de protection sociale adéquat et une retraite assurée, afin qu’ils puissent se consacrer pleinement à leur mission créative.

Mais la culture ne saurait être un privilège réservé à quelques-uns, elle doit être généralisée et accessible à l’échelle nationale. Aucune exclusion n’est acceptable, car rien n’est plus préjudiciable à un pays que de voir se multiplier des déserts culturels où prospèrent l’obscurantisme, le sentiment d’abandon et la perte de lien avec la nation. La culture est bien plus qu’un simple secteur, elle est l’âme d’un pays, le reflet vivant de son histoire et l’expression de son génie collectif. Elle est, en somme ce qui nous définit en tant que Tunisiens.

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